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Répression antisyndicale à La Poste
jeudi 9 décembre 2010, par
Pendant ce temps, le temps des grèves, manifestations, mobilisations, espoirs et déceptions, le temps des compromissions et des coups de Jarnac, la répression antisyndicale se déploie dans l’indifférence complice des médias de masse – ceux qui dénoncent en un idiome crapuleux les « preneurs d’otages » dès que les trains cessent de saisir les travailleurs au petit matin pour les mener à leur travail, puis de les déverser sur les quais, le soir, pour retrouver une assiette pleine de cette soupe faite de mensonges médiatiques, de manipulations des idées, de renonciation au combat et à l’émancipation, brouet nécessaire à la reconstitution des forces de travail...
Pendant ce temps donc, Olivier Rosay, secrétaire départemental du syndicat SUD postal Paris, est menacé de révocation par la direction de La Poste, la plus lourde des sanctions prévues à l’encontre d’un fonctionnaire. Le 15 décembre, il passe devant le conseil central (sic) de discipline de cet établissement. Les griefs invoqués sont, en un mot, le seul fait d’avoir une activité syndicale intense et de parler librement. Voilà qui est intolérable pour l’entreprise postale. Olivier Rosay avait notamment manifesté au nom de son syndicat contre le démantèlement d’une boîte de distribution de courrier, bientôt « reprise » par La Poste. C’est pourquoi le communiqué de presse de SUD parle à juste titre de « délit de solidarité ».
Bien entendu, ce cas n’est pas unique, ce cas n’est pas exceptionnel, ni à La Poste ni dans d’autres établissements publics ; il est malheureusement exemplaire d’une situation de « sauvagerie » sociale qui s’instaure et se pérennise, dans le silence collaborationniste des TF1, France Télévisions et consorts, plus prompts à beugler à l’anarchie dès qu’un camarade syndicaliste casse un ordinateur dans une préfecture, ou empêche un patron de quitter son bureau, un soir ou deux – ce qui, reconnaissons-le, aura au moins le mérite de lui éviter de s’avachir devant les journaux télévisés, les voix de leur maître...
Article paru dans Le Monde libertaire n° 1616 du 9 décembre 2010.